Des services secrets, nous ne savons que les échecs et rarement les succès. Si l'échec provoque l'anathème, l'ingratitude est fille de la victoire. Quand à la gloire, il faut l'oublier, elle est pour les autres...

mercredi 6 août 2014

Le général Harold J. Greene est le plus haut gradé américain tué en mission depuis 1972




À plusieurs reprises, les rebelles afghans ont visé des généraux de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), déployée en Afghanistan sous l’autorité de l’Otan.

En 2009, par exemple, des roquettes visèrent une réunion entre les chefs de village et le général Marcel Druart, alors chef de la brigade La Fayette, à Tagab. Les projectiles manquèrent leur cible et frappèrent des civils. Deux ans plus tard, le général allemand Markus Kneip, commandant les troupes de l’Otan dans le nord afghan, avait été légèrement blessé lors d’un attentat commis par un kamikaze alors qu’il se trouvait dans les bureaux du gouverneur de la province de Takhar.

L’enquête dira – ou pas – si les taliban ou leurs alliés sont à l’origine de la fusillade qui a eu lieu le 5 août dans l’enceinte de l’Afghan National Army Officers Academy (ANAOA)… En tout cas, elle a coûté la vie au général américain Harold J. Greene et blessé un général allemand allemand ainsi qu’une quinzaine de militaires de l’ISAF.

Pour le moment, l’on sait qu’un homme portant un uniforme de l’armée afghane a ouvert le feu et qu’il a été abattu. Mais le résultat est là : le général Greene est le plus haut gradé de l’armée américaine (et même de l’ISAF) à avoir été tué en Afghanistan depuis 2001. Et même en territoire étranger depuis 1972, année où l’amiral Rembrandt Cecil Robinson avait perdu la vie au Vietnam.

Selon sa biographie officielle, il était l’adjoint au responsable chargé des acquisitions d’armes au Combined Security Transition Command-Afghanistan. Au cours de sa carrière, ce titulaire d’un doctorat en sciences des matériaux a surtout occupé des fonctions dans la recherche et le développement d’équipements militaires. À ce titre, il avait commandé le Natick Soldier Research, Development and Engineering Center (NSRDEC, ou Natick Labs).

Il « était un expert en équipements militaires » qui « faisait partie de ceux qui pouvaient aider les Afghans à se débrouiller seuls », a expliqué Graeme Smith, un analyste de International Crisis Group, rapporte l’AFP.

« Nous restons engagés dans notre mission en Afghanistan et nous continuerons à travailler avec nos partenaires afghans pour assurer la sécurité de tous les soldats et les civils de la coalition », a affirmé le général Ray Odierno, le chef d’état-major de l’US Army, après l’annonce du décès du général Greene.

Seulement, cette attaque, de type « green on blue », ne va évidemment pas renforcer la confiance entre les militaires de l’ISAF et leurs homologues afghans. Et comme il y a deux ans, époque où ce phénomène avait pris une certaine ampleur, les contacts risquent d’être limités, et cela à l’heure où les troupes de l’Otan s’apprêtent à plier bagage.